Début novembre, je me suis mis en tête de traquer le gaspillage alimentaire. La faute à un gros pot de yaourt et quelques restes bêtement oubliés au frigo avant mon départ en vacances. À mon retour, une nouvelle forme de vie tentait de coloniser cet malheureux appareil. Équipée d’un masque (comme je garde tout, j’en ai encore quelques centaines en rab du dernier confinement), j’ai passé une heure à le récurer en imaginant moult façons de jeter moins. Écologiquement parlant, le geste a du sens, puisque le système alimentaire représente environ 28% de l’empreinte totale de la Suisse*. À moi donc les pestos de fanes et les chips d’épluchures, j’allais devenir la reine du gratin, la queen de la frittata, l’impératrice de la soupe. Mais dans la vraie vie, je suis plutôt devenue la papesse de la date dépassée et du légume ramollo. Loin de jeter des kilos d’aliments, je dois cependant me rendre à l’évidence : gérer le contenu de son frigo au gramme près est impossible. Comme si un incompressible pourcentage de la nourriture acquise était immanquablement destiné à finir au compost. La part des anges, ces 2 à 3% d’alcool qui s’évaporent lorsque le vin vieillit en fût, aurait-il son pendant frigorifique ?
Au lieu de me prendre la tête ou de m’autoflageller, j’ai décidé d’acheter moins. La bonne nouvelle ? Cette petite économie me permet de m’offrir un resto de temps en temps !