De la vaisselle au gril jetable en passant par les canettes de boissons, un barbecue peut facilement devenir une mini-catastrophe écologique. « Éviter le jetable, privilégier le local » : tel est le mantra que recommande d’adopter Aurélie Gateaud, codirectrice de l’association ZeroWaste Switzerland.
Qu’est-ce qu’on mange ?
Dans l’assiette, on favorise le végétal – « les champignons apportent la saveur umami tant appréciée », relève Aurélie Gateaud. Pour retrouver le goût du grillé, on optera par exemplepour des tranches d’aubergine et de poivron, de préférence d’origine locale. Et si l’on tient à la viande ? « La volaille est celle qui génère le moins de CO2,suivie du porc et, en dernier lieu,du bœuf. » Aux filets de poisson,qui risquent de s’émietter, on préfère un poisson entier, local bien sûr. Aux substituts véganes, pas terribles du point de vue de la santé, on préférera un tofu mariné. L’astuce ? « Associer légumes et viande pour éviter de manger 300 g de steak comme dans les séries télévisées. » L’occasion pour les carnivores convaincus de découvrir de nouvelles saveurs !
Le meilleur mode de cuisson ?
Tout dépend de l’endroit où l’on fait ses grillades. Au jardin ou en camping, les plus patients tenteront le four solaire, parfait pour réchauffer un plat ou cuisiner légumes et céréales. « Pour la viande, le barbecue électrique, alimenté par du courant vert, évidemment, reste la meilleure solution. » Le charbon, « local et de bonne qualité » – autrement dit labellisé FSC ou PEFC –, le suit de près. « À conserver au sec ! Humide, il dégage des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques, ndlr), cancérigènes », prévient-elle. Pour le faire démarrer, vive le petit bois et le papier, vade retro l’allume-feu à base de produits pétroliers ! Et le gaz ? Il est peu pratique à transporter, mais « le biogaz local est intéressant, car il chauffe vite ». Et a-t-on vraiment besoin de préciser que les barbecues à usage unique sont à proscrire ?
Qu’est-ce qu’on boit ?
« On privilégie les contenants réutilisables. Les meilleurs écologiquement parlant sont consignés, cela signale une provenance locale. » Quid du verre ? « Son recyclage fonctionne bien, mais il est très énergivore », souligne Aurélie Gateaud. « Par ailleurs, seulement 25% de celui qui est récupéré retourne faire des bouteilles. » À fuir, le PET – c’est un plastique. Si l’on n’a pas le choix, on cible les plus grands contenants possibles. En randonnée, la gourde reste un must, à remplir de kéfir ou de thé froid maison, par exemple.
Et la vaisselle ?
On bannit le jetable, même labellisé « recyclable ». C’est aussi valable pour le bambou : « Il vient souvent d’Asie – inacceptable du point de vue de l’énergie grise – et est habillé d’une pellicule plastique qui le rend non compostable. » Au jardin, on utilise ses verres, assiettes et couverts habituels ; si l’on craint de les abîmer, on en chine dans une brocante ; si l’on en manque, on demande à ses invités d’en apporter. Idem pour les chaises ou les petites cuillères. Pour les raisons précitées, on évite de craquer pour un joli kit de pique-nique « made in China ». Et pour voyager léger, par exemple en balade, on embarque les Tupperware de grand-maman et on ressort la vaisselle en plastique dont Junior et Juniorette se servaient bébés.