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Nous investissons dans le chauffage à distance

Écologique et pratique, le chauffage à distance est une solution privilégiée par Viteos pour répondre aux enjeux de la transition énergétique dans le canton de Neuchâtel. Explications de Thierry Matthey-Junod, directeur du département distribution multiénergie de l’entreprise.

Réalisé pour Viteos
Publié le
31
/
05
/
2024
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Cet article à été réalisé en partenariat avec:

go2050: La loi neuchâteloise sur l’énergie fixe des objectifs ambitieux pour la production de chaleur à partir d’énergies renouvelables. Quels sont les investissements menés par Viteos en ce sens ?

Thierry Matthey-Junod: Selon cette loi, la part de fossile doit être inférieure à 50% dans les installations de chauffage à distance (CAD). Plusieurs de nos réseaux respectent déjà largement ce seuil. Pour les autres, encore majoritairement alimentés par du gaz naturel, la transformation est en cours. Nous avons en effet élaboré un plan d’investissement d’un peu plus de 300 millions de francs pour augmenter la part d’énergie renouvelable, étendre les réseaux existants et en développer de nouveaux. Ce qui représente plus de 1300 nouvelles installations et plus de 70 km de fouilles.

Quelles ressources renouvelables ces installations de CAD utiliseront-elles, et en fonction de quels critères ?

Par le passé, le bois, accessible et disponible en quantité, a été le choix de prédilection; de nombreuses chaufferies au bois ont ainsi été mises en service. La donne est aujourd’hui différente : nous n’aurons pas assez de bois dans le canton pour alimenter tous les nouveaux projets. En revanche, nous avons à disposition d’autres ressources locales renouvelables. Sur le Littoral, par exemple, nous misons essentiellement sur le potentiel de l’eau du lac, avec la construction de pompes à chaleur pour alimenter nos réseaux. À La Chaux-de-Fonds, nous valorisons déjà la chaleur produite lors de l’incinération des déchets urbains. Par ailleurs, nous étudions la possibilité de valoriser les rejets thermiques d’installations industrielles. L’objectif est donc d’utiliser la bonne ressource au bon endroit.

Quelle est la vitesse de déploiement des réseaux CAD par Viteos dans le canton ?

Une grande majorité de ces installations vont être mises en place au cours des dix prochaines années. C’est très rapide ! Aujourd’hui, environ 900 GWh de gaz et 900 GWh de mazout sont consommés chaque année dans le canton de Neuchâtel. On ne pourra évidemment pas remplacer tout cela par du CAD; notre objectif est de fournir environ 600 GWh de chaleur par an d’ici à 2050 (contre 160 GWh à l’heure actuelle).

Le CAD ne va pas aller partout : quelles sont les autres solutions offertes aux propriétaires ?

Le solde des besoins devra être couvert par des systèmes individuels basés sur une énergie renouvelable (pompes à chaleur et poêles à pellets, pour l’essentiel). Subsisteront également des chaudières à gaz, basées notamment sur la technologie de la cogénération. Il est important de rappeler que l’assainissement des bâtiments doit permettre, en premier lieu, de diminuer les besoins en chaleur.

Viteos a-t-elle les ressources nécessaires pour réaliser ces travaux, notamment en ce qui concerne la main-d’œuvre ?

La plupart des projets sont actuellement au stade final des études de conception. Nous avons donc déjà renforcé les effectifs d’ingénieurs et de techniciens. Nous nous appuyons aussi sur les ressources de la Haute École d’ingénieurs d’Yverdon-les-Bains, et nous travaillons avec plusieurs bureaux d’ingénieurs de la région. Certains percements et poses de conduites ont déjà débuté, et le nombre de ces travaux devrait tripler dans les années à venir. Nous avons donc commencé à compléter nos équipes en ce sens. Nous formons également nos collaborateurs jusqu’à présent dédiés à la gestion des réseaux de gaz afin qu’ils migrent peu à peu sur les réseaux de CAD. Nous opérons ainsi une transition des métiers d’un fluide à l’autre.

Ces installations nécessitent la construction de nouvelles infrastructures dans des zones parfois très denses. Comment gère-t-on de telles contraintes ?

Il existe déjà une coordination multifluide au sein de Viteos, en collaboration étroite avec les villes. C’est-à-dire que l’on veille toujours à ce que les travaux de fouille des uns et des autres se fassent de façon coordonnée, afin de ne pas multiplier les désagréments – ce qui se planifie plusieurs années à l’avance. Nous étudions par ailleurs la possibilité d’utiliser le CO2 comme vecteur de chaleur au lieu de l’eau. Ce fluide nécessite des conduites beaucoup plus petites, donc avec moins d’emprise, ce qui est très intéressant dans les zones très denses comme les centres-villes.

Ce type de travaux occasionne forcément des nuisances. Comment obtenir aussi le soutien de la population ?

Les travaux de fouille vont en effet passablement perturber certaines zones du canton. Nous allons donc intensifier et diversifier notre communication. Nous avons déjà l’habitude d’afficher des informations autour de nos chantiers, expliquant ce dont il s’agit, la raison des travaux et leur durée. Et puis nos contremaîtres sont régulièrement sur place pour donner des explications aux riverains intéressés. Nous allons mettre sur pied des campagnes d'information et de communication, en collaboration avec les villes. Les représentants politiques auront, eux aussi, un rôle important à jouer pour répondre aux questions des administrés. Le soutien de la population est évidemment nécessaire, mais je crois que les Neuchâteloises et Neuchâtelois ont conscience qu’il est indispensable de réaliser ces travaux si on souhaite laisser aux générations futures une planète où il fera bon vivre.

De quelle façon ces projets d’envergure sont-ils gérés ?

Nous avons mis en place un modèle technico-financier de planification stratégique, avec l’appui précieux de notre département de gestion d’actifs. Il s’agit pour Viteos non seulement de s’assurer de la rentabilité financière de ces projets, mais aussi de respecter les objectifs de réduction des émissions de CO2. Notre modèle nous permet ainsi d’élaborer des scénarios pour les dix prochaines années. Cette méthodologie est innovante pour un fournisseur d’énergie.

Parallèlement à la production de chaleur, se pose aussi la question de la production électrique : quelles sont les grandes lignes de la stratégie de Viteos pour augmenter la production de courant renouvelable ?

Nous continuons d’augmenter la production photovoltaïque en installant des centrales sur les toitures existantes et les façades. Nous avons par ailleurs quelques gros projets, de type pose de panneaux solaires en bordures de routes, à l’étude. Du côté des centrales hydroélectriques, nous réalisons continuellement des travaux pour améliorer leur efficacité.  

Quelle est la position de Viteos sur la loi sur l’électricité soumise à votation le 9 juin prochain ?

Nous sommes évidemment favorables à cette loi. Il est notamment important de privilégier une production locale d’énergie afin de nous rendre plus autonome. Le volet efficacité énergétique nous semble également important : par exemple, l’assainissement des bâtiments est indispensable en amont de toute réflexion sur le système de chauffage. Selon Viteos, la loi va aussi dans le bon sens sur les questions du stockage et de la flexibilité des réseaux.

www.viteos.ch

« Notre objectif est de fournir environ 600 GWh de chaleur par an d’ici à 2050. »

Thierry Matthey-Junod

Directeur du département distribution multiénergie de l’entreprise

« Notre objectif est de fournir environ 600 GWh de chaleur par an d’ici à 2050. »

Thierry Matthey-Junod

Directeur du département distribution multiénergie de l’entreprise

Également disponible dans:
N° 3 - Mai 2024
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